Chez Pêle-Mêle, Sosthène m’a offert un Marcelin Pleynet, Le Retour, parce qu’il avait vu sur la quatrième de couverture qu’il s’agissait de Venise. Je me suis toujours un peu défié de Pleynet et de sa bande (Tel Quel, etc.). Je l’ai entamé ce matin. Dès la première ligne, j’ai ouvert grand les yeux ; c’est donc ça Pleynet ? On dirait mon journal brut à une certaine époque dans ses plus mauvais états. Je n’en revenais pas (j’ai aussi pensé aux Carnets noirs de Matzneff). J’ai renoncé à la page 22 où je lis : « Ou encore le sol des piazza et des calle. » Le narrateur (lui ou un autre fictif) est censé habiter à Venise. Un Vénitien (véritable ou non) qui parle de « piazza » au lieu de « campo » (la seule Piazza est San Marco, les autres places portent le nom de « campo ») n’est rien de plus qu’un Texan en short… (Ai-je déjà dit que « campo » et « calle », censés être spécifiques à Venise, sont des mots espagnols ? Le premier désigne un champ, mais le second, effectivement, une rue.)
30 janvier 2019