« Cela expliquait que mes inquiétudes au sujet de ma mort eussent cessé au moment où j’avais reconnu, inconsciemment, le goût de la petite madeleine, puisqu’à ce moment-là l’être que j’avais été était un être extra-temporel, par conséquent insoucieux des vicissitudes de l’avenir. Cet être-là n’était jamais venu à moi, ne s’était jamais manifesté qu’en dehors de l’action, de la jouissance immédiate, chaque fois que le miracle d’une analogie m’avait fait échapper au présent. Seul, il avait le pouvoir de me faire retrouver les jours anciens, le temps perdu, devant quoi les efforts de ma mémoire et de mon intelligence échouaient toujours. »

 

Cette notion de « temps perdu » me semble de plus en plus aberrante (pour moi, elle n’a pas de sens : il n’y a pas de temps perdu) et je me demande comment j’ai pu le percevoir à l’époque de la première lecture. (Dans Feedbooks, « temps perdu » est en majuscules : « Temps Perdu »...)