Nous
revenons de chez Emmaüs.
À un moment donné, alors que je consultais un rayon, une femme s’est arrêtée et
m’a regardé. C’était Line. Graham se tenait à ses côtés. Nous avons pris des
nouvelles jusqu’à la fermeture, moment où je leur ai proposé de prendre un verre
en Belgique (nous devions y aller pour y acheter du tabac). Gilberte les
accompagnait (je ne l’ai absolument pas reconnue) avec une amie. Graham est
presque entièrement gris, a maigri et vapote. Pour le reste, il est identique,
moustache, tignasse et bagout. Il m’a beaucoup parlé de ses textes sur le
surréalisme, de ses contacts avec les États-Unis et l’Angleterre (de ses textes,
articles y ont été traduits, il en a rédigé d’autres directement en anglais). Je
lui ai raconté en bref l’histoire de Mai. À la terrasse de La Paix,
Proust est venu s’installer après Gracq et Ballard. La copine de Gilberte a lu
La Recherche jusqu’à Albertine retrouvée (quel lapsus)
La Prisonnière. Elle possède Le temps retrouvé, mais attend de
trouver Albertine disparue aux puces pour le lire… Tandis que je lui
parlais, Éléonore écumait les rayons (j’ai à peine eu le temps d’en trouver une
dizaine) ; nous en sommes revenus avec quelque soixante-dix exemplaires que je
vais mettre en ligne…
11 octobre 2014