Je suis en train de mettre des livres en ligne (de ceux qui faisaient partie de sa boutique ; je constate, en effet, qu’elle a souvent des livres en double, alors qu’il y a une bibliothèque des doubles – lorsque je lui en parle, elle a toujours une réponse évasive dont je déduis, et je le lui ai dit, qu’elle se met des livres de côté – mais je pense plutôt que c’est à cause des nouvelles versions : le premier mis en ligne appartient à une édition précédente et lorsque elle met le second en ligne, acheté plusieurs mois plus tard, elle le fait à l’édition actuelle et je suppose que lorsqu’elle le range dans sa boutique, elle ne remarque pas qu’il y en a déjà un ou, plus vraisemblablement, ne se donne pas la peine de le retirer de l’étagère et de l’ôter de son stock – il n’est pas rare qu’il y ait trois exemplaires strictement identiques). À un moment donné, mon regard s’est porté vers ma marcellothèque ; j’ai alors noté que le cadre qui porte la photo de Marcel et moi, à la porte du pré Catelan, était couché. Comment se fait-il ? Vu sa position, il n’est pas vraisemblable qu’il ait glissé de lui-même et il est possible que ça soit moi qui l’ai couché lorsque j’ai tiré La Prisonnière. Il n’empêche que j’y ai vu un signe, mauvais signe, mauvais présage. Lequel ? La mort de Marcel. (Depuis quand nous ne nous sommes pas vus ? Quand vais-je me décider à l’appeler et aller le voir ? Quand il sera trop tard ?...)
24 août 2016