Je me suis levé tôt, suis descendu, Éléonore prenait sa douche ; j’ai pris mon petit déjeuner, n’étais pas très en forme, avais de « mauvaises pensées ». Lorsque je suis remonté, elle avait terminé, toutes les portes étaient fermées ; je suis allé prendre mon tabac dans mon bureau, suis allé lire dans le jardin. À un moment donné, je l’ai entendue entrer dans la cuisine, je tournais le dos à la fenêtre. Elle n’est pas venue m’embrasser, est remontée. Je suis monté à mon tour, me suis habillé. Finalement, nous nous sommes croisés (dans mon bureau, il me semble), fait la bise, hello. Je suis redescendu fumer ma deuxième cigarette avec La Prisonnière. J’attendais qu’elle se prépare. Elle est venue me demander ce qu’il y avait de prévu aujourd’hui, j’ai dit « les puces », comme si elle ne le savait pas, « where ? » « Hilhem », elle le savait parfaitement. « At what time ? » Je le lui ai dit. Elle a eu l’air de réfléchir et m’a dit qu’elle n’avait pas très envie et préférait rester à la maison. « Ah bon ? » J’ai hésité et finalement me suis décidé à y aller seul après avoir porté nos livres à la poste. J’y suis resté trois heures, il faisait beau, il y avait du monde, j’ai trouvé pas mal de choses. J’avais déduit de son attitude qu’elle désirait rester seule (et sans doute pour quelques jours), et j’ai pensé, aussitôt rentré, prendre la route pour Mola. Mais il y avait les livres à mettre en ligne et surtout j’étais très mal fichu – le tabac, ça devient inquiétant, préoccupant et agaçant –, étais fatigué, ne me sentais pas très bien. J’ai finalement décidé de rester. Elle avait le sourire, m’a demandé comment ça s’était passé ; j’ai répondu comme si de rien n’était (mais y avait-il quoi que ce soit ?), suis monté mettre les livres en ligne, ça m’a pris jusqu’à l’heure du repas. De temps à autre, elle montait, nous parlions normalement ; mais, en plus de mon malaise physique, j’avais toujours ces mauvaises pensées liées à sa froideur en général et à mon besoin actuel de chaleur, pour le moins. Nous avons mangé, je lui ai dit que j’irais passer quelques jours à l’appartement pour lui laisser quelques jours à elle. « All right ! »  « Or maybe you’d like to go. » « No, it’s all right, you can go… » Nous avons regardé l’ouverture des JO qu’elle m’avait demandé d’enregistrer hier. Puis, « I’m going to bed. » Elle était au pied de l’escalier, a appliqué ses lèvres sur les miennes et les y a laissées en appuyant légèrement pendant une dizaine de secondes. Elle n’était pas contre moi et durant ce baiser curieux et inattendu qu’elle a conclu par « it’s an olympic kiss, they should do it », j’ai gonflé et bandé à moitié. (« Je bande », dit à un moment donné Patrick Chesnais collé contre sa femme.). J’en ai été le premier étonné. Puis elle est montée, je l’ai rejointe – j’avais dégonflé –, elle se lavait les dents ; j’ai attendu qu’elle termine pour lui appliquer « an olympic hug ». Il a de nouveau légèrement gonflé, nous nous sommes enlacés, embrassés et quittés là

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