J’ai commencé à le lire dans la cuisine, alors qu’elle avalait un Bering mélangé avec un Fjord. Je suis ensuite monté au chaud de mon chauffage pour m’asseoir ici même et en poursuivre l’auscultation, en vérité, la lecture. Proust attaché au goût, aux saveurs, à la cuisine. J’ai bien le souvenir qu’il en parle, mais pas que ça ait tant d’importance. L’importance est sans doute exagérée, ou bien moi-même n’y ai peut-être pas attaché l’importance que ça avait. Il y a de belles photographies, du texte, et beaucoup d’extraits, de La Recherche, mais aussi des quelques autres rares textes, mineurs, dont Jean Santeuil (que du reste je n’ai toujours pas lu). Ce sont les extraits qui me semblent constituer tout le jus de cette chose, plaisir retrouvé, ou reconstitué, ou tout simplement continué qui me fait penser une fois de plus qu’il ne me faudrait lire que ça, rien que ça. Cet ouvrage a remporté, dixit le bandeau (intact, ce qui est tout de même rare), le grand prix 1992 des lectrices d’Elle… En le feuilletant ensuite, j’ai constaté qu’il y avait bon nombre de recettes, des recettes d’antan, de ce temps-là, d’un temps, fin XIXe siècle début XXe où l’on disait déjà que la cuisine était arrivée à son terme, qu’on ne mangerait plus comme avant. De ce fait, j’ai pensé à ce livre de recettes vierge qu’Éléonore m’avait offert et que je ne me suis toujours pas décidé à remplir. Je l’avais réservé à la transcription de mes propres recettes disséminées sur des bouts de papier. Je pourrais commencer par y retranscrire ces recettes-ci que j’appliquerais ensuite...
2 octobre 2005