Je l’ai de nouveau retrouvée dans la cuisine en train de préparer le repas. J’ai profité qu’elle ait les mains prises, pour l’enlacer, la serrer, l’embrasser. Elle est montée, j’ai préparé l’apéritif, lui ai monté son verre et, tandis que ça cuisait, j’ai entamé la grille de mots croisés de L’Immonde 2, comme tous les huit jours et pratiquement chaque jour. Nous avons mangé, elle est remontée, je me suis installé au salon avec Sang de chien de Savitzkaya et L’Indifférent de Marcel. J’hésitais entre les deux. J’ai entamé le premier, ça m’a un peu ennuyé, je suis passé à Proust. Kolb explique ce qu’il en est de cette nouvelle retrouvée, je l’ai lue, ne suis pas trop déçu – cet homme qui n’aime que les « femmes ignobles qu’on ramasse dans la boue » est tout de même une chose étonnante, Proust n’a que vingt-deux ans, Kolb a raison de le souligner (qu’est-ce que j’écrivais à cet âge ?). Je suis ensuite monté préparer les quelques livres à envoyer, suis allé les glisser dans la boîte, suis revenu ici pour entamer la rédaction de ces lignes. Puis elle est montée pour le baiser de la nuit. Il a été tendre et partagé, je pense qu’il serait peut-être temps que je cesse mes « caprices » (est-ce le terme ?)...
10 décembre 2014