Aujourd'hui, le Giacometti me laissant du temps, je poursuis Gorgias... Agitation de la pensée, entrelacement, croisement, percussion des idées. Je n'apprends rien, mais quel plaisir, simple plaisir de lecture qui ne demande rien d'autre que d'être caressée, prise, emportée par la fièvre du discours, le jeu de la rhétorique. Et par l'humour. Est-ce un effet de la traduction ou est-il bien présent dans le texte (auquel je pourrais désormais accéder, mais que je ne saurais apprécier), je ne sais pas. Mais il y a de l'humour, et c'est réjouissant... J'attends avec impatience le moment où nous pourrons, Léo, Tibère et moi, commencer à apprécier vraiment ce type de texte dans la langue. Nous sommes ici très loin des pauvres et chiches textes latins

dont la sécheresse est souvent affligeante…

 

19 janvier 1998