« Avant de peindre, il [Elstir] se fait ignorant, il oublie tout par probité, car ce qu’on sait n’est pas à soi. Il ne nous expose donc pas les choses telles qu’il sait qu’elles sont, mais selon ces illusions d’optique dont notre vision est faite. Ainsi, le sentiment de vérité l’emporte sur la réalité, car le problème de l’art est dans la soumission de la réalité à l’action de l’esprit. Proust a su pénétrer de spiritualité les choses affectives et sensibles, qu’il dépouille de leur tain et de leur tartre, et rajeunit. Comme Cézanne, il  arrête immortellement le mouvement des heures et fait sentir que les instants montrés à la fois par tant de lumières, et qui voisinent ensemble, ne se retrouvent pas. »

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