SENSACIONES

 

I. ENSUEÑO

Los ojos rebosan de plumas cansadas

y yo voy dilatándome

cual la niebla olorosa se dilata en la sombra.

Los caminos se están diluyendo en los parques

y una acequia está quieta.

Yo no sé si es que parto o que llego

si es que hablo o que callo.

En las puertas distances y opacas

los amigos de antaño

es están envolviendo en la tenue penumbra

de las plumas que llueven.

Hay paisajes de bronce en los charcos

y en los acantilados

suenan rondas de niños de palo

y de niñas de mármol.

Caminando por las avenidas y llanos

yo dejé mis recuerdos guardados

en los charcos de bronce.

Me quedé con la risa brincando

en la lágrima helada

mientras cruzan la tenue penombra

los amigos de antaño.

Entretanto le busco el manubrio

a mi bicicleta

que da volteretas de cien pejerreyes

sobre un cometa torcido.

He llegado cargado de plumas risueñas

al portón de mi casa.

Y no sé si volver ou quedarme

si quedarme o seguir.

Yo me siento bajo un eucaliptus

mientras pasa a mi lado

equilibrando un remolino en la cabeza

una gallina de cristal.

Mi madre me trae en tres ampolletas de plumas

un puñado de pepas menudas.

Yo me vuelvo hacia atrás.

 

SENSATIONS

 

I. RÊVERIE

Les yeux débordent de plumes lasses

et je vais en me dilatant

telle la brume odorante se dilate dans l’ombre.

Les chemins se diluent dans les parcs

et un petit canal coule tranquille.

Je ne sais si je pars ou si j’arrive

si je parle ou me tais.

Aux portes lointaines et opaques

les amis d’autrefois

s’enveloppent dans la pénombre ténue

de plumes qui tombent en pluie.

Il y a des paysages de bronze dans les flaques

et sur les falaises

rêvent des rondes de garçons de bois

et de fillettes de marbre.

En marchant par les avenues et les plaines

j’ai laissé mes souvenirs gardés

dans les flaques de bronze.

Je suis resté avec le rire bondissant

dans la larme glacée

pendant que traversent la pénombre ténue

les amis d’autrefois.

Entre-temps je cherche le guidon

de ma bicyclette

qui fait des cabrioles de cent merlans

sur une comète gauchie.

Je suis arrivé chargé de plumes souriantes

au portillon de ma maison.

Et je ne sais si je dois retourner ou rester

rester ou continuer.

Je m’assois au pied d’un eucalyptus

pendant que passe à mes côtés

stabilisant un remous dans ma tête

une poule de cristal.

Ma mère extrait de trois petites ampoules de plumes

une poignée de petits pépins.

Je me retourne elle reculait.