« Les personnes qui l’avaient connu à Balbec, attentif seulement à savoir si la coupe des vêtements des gens qu’il avait à fréquenter était élégante ou non, qui l’avaient vu passer tout son temps au baccara, aux courses, au golf ou au polo, qui savaient que dans ses classes il avait toujours été un cancre et s’était même fait renvoyer du lycée (pour ennuyer ses parents, il avait été habiter deux mois la grande maison de femmes où M. de Charlus avait cru surprendre Morel), pensèrent que peut-être ses œuvres étaient d’Andrée qui, par amour, voulait lui en laisser la gloire, ou que plus probablement il payait, avec sa grande fortune personnelle que ses folies avaient seulement ébréchée, quelque professionnel génial et besogneux pour les faire (ce genre de société riche, non décrassée par la fréquentation de l’aristocratie et n’ayant aucune idée de ce qu’est un artiste – lequel est seulement figuré pour eux, soit par un acteur qu’ils font venir débiter des monologues pour les fiançailles de leur fille, en lui remettant tout de suite son cachet discrètement dans un salon voisin, soit par un peintre chez qui ils la font poser une fois qu’elle est mariée, avant les enfants et quand elle est encore à son avantage – croient volontiers que tous les gens du monde qui écrivent, composent ou peignent, font faire leurs œuvres et payent pour avoir une réputation d’auteur comme d’autres pour s’assurer un siège de député). »
Feedbooks la scinde en deux. Ce n’est pas un tort ; ce qui, chez GF,
est entre parenthèses, peut constituer une seconde phrase...