Je l’ai achevé ce matin, la cinquième et dernière partie. Je m’étais dit qu’elle était inutile, en tout cas pas nécessaire, mais après coup, elle est peut-être juste dans la mesure où elle rétablit les choses, rééquilibre ce « roman » qui sinon n’aurait été qu’une sorte de roman noir : l’aspect politique se perdait au profit d’une histoire qui finalement aurait pu se passer ailleurs dans un autre contexte. Il n’empêche qu’Aliide est un personnage étonnant et intriguant. Un bout de critique en quatrième parle d’un « grand livre sur le mensonge et la peur » ; je pense qu’il s’agit simplement d’une histoire d’amour – qui finit par gommer le contexte, justement, notamment les dernières pages et la quatrième partie qui serait de l’ordre du thriller (tout en lisant, je pensais à La Plaisanterie de Kundera qui, lui, conserve de bout en bout l’équilibre entre le politique et l’histoire personnelle, ne cède jamais à la seconde, et c’est sans doute pour cette raison qu’il est beaucoup plus puissant et plus propre à toucher – finalement, le fond du « problème », c’est que cette histoire ne m’a pas touché). J’ai découvert en fin de lecture que Sofi Oksanen était une femme ; ça ne m’a pas vraiment surpris ; je m’étais posé la question en cours de lecture alors que j’étais (bêtement) parti avec l’idée qu’il s’agissait d’un homme…
16 janvier 2013