
Trouvé chez Kili, 5
francs. Curieuse collection : « D'Étranges Pays », chez un curieux éditeur,
POF, Publications Orientalistes de France... Orkény est hongrois.
Jamais entendu parler, mort en 1979, à l'âge de soixante-sept ans, et, à en
croire le présentateur, « l'une des figures marquantes de la littérature
hongroise moderne ». J'ai été pris de quelque doute en le découvrant (la
facture), puis en l'entamant (le style). Puis me suis laissé aller. De la même
manière que pour La pitié dangereuse d'hier, le charme a opéré et je me
laisse aller... 1950, juste après-guerre. Le gouvernement saisit
les couvents et en expulse les religieuses qui, dès lors, se retrouvent dans la
vie civile. Gloria y est entrée à l'âge de quinze ans, en est sortie douze ans
plus tard. Elle en sort avec une ignorance quasi complète du monde. Innocente,
candide, naïve, pleine de sa foi intacte, elle va d'un travail à un autre dans
cette Hongrie en pleine reconstruction. C'est elle qui parle (quoique l'auteur
soit un homme). Elle parle comme elle est, candide, naïve et innocente. Je
pourrais jurer par moments qu'il s'agit d'un scénario pour un film des années
soixante en Europe de l'Est, principalement tchèque ou hongrois, justement. Ça
en a l'attrait et le charme, la justesse et l'humour…