Est-ce qu'inconsciemment je ne délaisse pas le journal pour n’avoir pas trop de choses à insérer dans le Lustre correspondant, en l'occurrence le VIII ? Je travaille « activement » sur le III et le IV dans la foulée et en parallèle. J’ai décidé de boucler demain. Je poursuis yapou entre stupéfaction et consternation (mais toujours avec excitation). Le ton monte, les choses se précisent (?), s’engagent de plus en plus vers une sorte de manifeste à la « gloire » du sadomasochisme (et tout cela ne serait qu’un prétexte, et plus j’avance, plus je pense aux relations que l’auteur entretenait avec sa « compagne » dominatrice, une Occidentale, et Allemande de surcroît, si mes souvenirs sont bons, voir la postface). La pratique de la castration en vue d’une autosodomisation va tout de même très loin dans le genre. Il y a deux jours, alors que j’étais en train de le lire, Éléonore m’a dit depuis la porte du séjour : « It’s horrible ! » « What ? » « What you are reading! » « No, it’s not horrible at all. » Puis elle s'est envolée. Je n’ai pas pensé à lui en reparler depuis, mais je suppose qu’elle a dû en parcourir quelques pages, intriguée, suite à ce que j’en avais dit l’autre jour chez Gonzague. Est-ce horrible ? Je me suis posé la question en le poursuivant, et j’en étais justement à ce fameux passage auquel j’ai tenté d’appliquer un peu de recul, d'accorder un regard moins (ou plus ?) objectif, et de là je me suis demandé si, au fil de la lecture, je n’étais pas parvenu à une sorte d’accoutumance, et de là d’insensibilisation, en considérant désormais comme tout à fait « normaux » des faits, des réflexions qui, au départ, ne l’étaient en rien… L’histoire de l’œil tire sans aucun doute sa force de sa concision (et de son style aussi). Ne se produirait-il pas ici le phénomène inverse, c'est-à-dire une banalisation à force de détails, de développements, d’explications ? Quoi qu’il en soit, j’ai décidé, à cent pages pages de la fin, de ralentir ma lecture (voire même de l’interrompre), car je me suis rendu compte qu’une fois parvenu à la fin, je devrais attendre deux ans avant d’entamer le suivant...

 

3 août 2007