L’après-midi a passé je ne sais comment. Au
retour, je me suis de nouveau installé pour poursuivre Amélie. Je suis
presqu’enchanté. C’est son deuxième livre, je n’ai pas lu le premier ; mais il
est hors de doute que c’est le meilleur que j’ai lu d’elle. C’est fin, c’est
drôle, c’est pertinent, inventif ; et, une fois n’est pas coutume, parfaitement
maîtrisé. Je relève une très belle page sur la neige (page 104) et une
maladresse page 115 : « Récréation. Le mot est clair : il s’agit de se créer à
nouveau. » C’est en effet tentant. Mais c’est faux. Il s’agirait, en ce sens, de
« recréation ». Récréation serait une création à rebours (encore que le premier
sens de recreo soit « produire de nouveau », je viens de vérifier ;
admettons qu’elle ait raison). Je l’ai achevé après le repas dans le séjour
avant de reprendre la dérive mentale de Bateman (pas sûr, quoique je sois tenté
de penser que tout est imaginé dans la tête du personnage) dans American
Psycho, qui vient de décapiter l’une de ses connaissances. Bastard.
14 août 2003