Braderie. Une
couverture, rue d'Angleterre, des livres dessus ; l'un d'eux, sale
et tout vieux, me présente sa couverture à l'envers :
la sympathie opère aussitôt, je m'en approche, et au moment où je m'en empare, entends :
« Un franc. »
C'est un jeune couple qui tient le stand, c'est l'homme qui a
parlé. Je prends connaissance du titre, du nom de l'auteur.
« À ce prix-là, on aurait tort de s'en priver, dis-je.
« Surtout avec un titre pareil ! » fait-il.
Je lâche une pièce d'un franc dans sa main et pars muni de ce
livre dont j'ignore absolument tout... C'est de 1930, chez
Grasset, petit format amusant. La moindre des choses que je
pouvais faire, c'était de le lire, quelle que ait été sa qualité.
Je l'ai lu... C'est court, ça pourrait être une longue nouvelle, dont du reste
il a le ton, la forme, la construction. C'est très ordinaire, mais pas sans attrait, et en rien déplaisant, et, d'une certaine
manière, inattendu...
9 septembre 1999