Retour des courses et book-box. Lorsque j’y suis arrivé s’y trouvait un homme très âgé accroché à une canne, il y farfouillait. J’ai soupiré et suis allé jusqu’à la benne du parking déposer un sac de vêtements qu’Éléonore m’avait confié. Lorsque je suis revenu à la boîte, il ramassait son sac de commissions (un chou frisé en dépassait) et s’apprêtait à partir. « Bonjour monsieur, si ça vous intéresse, j’ai d’autres livres ici. » Il m’a regardé, « je cherche surtout des livres en anglais ». « Ah, j’en ai peut-être. » J’en avais, trois ; il les a feuilletés avant de me rendre Mountolive. « Ça ne vous intéresse pas ? » « Je connais l’auteur, mais… » Il l’a repris. « Vous êtes anglais ? » « Non, écossais. » Nous avons parlé des livres qu’il déposait (en anglais) et qui, à sa surprise, disparaissaient, et de ceux qu’il trouvait. « C’est sans doute nous, ma femme est anglaise. J’en ai d’autres à la maison, nous sommes en train de faire un tri. » Il a souri, a glissé les livres dans son sachet. « C’est bizarre », a-t-il dit avant de partir, « on ne saurait jamais dire qu’il y a des livres derrière cette porte. » On me l’avait déjà fait remarquer. Il est parti, « bonne journée » (il avait un très léger accent), j’ai déposé les livres que j’avais (de la cave, je poursuis le tri), en ai tiré quatre, dont Chien de Paul Nizon ; je vais voir ce qu’ils valent…

 

25 novembre 2024