Ça pourrait
être un conte, une fable ; ou une tragédie grecque racontée par une enfant. Je
note ce mot de Shakespeare qu’elle rapporte : « Quand fond la neige, où va le
blanc ? » Et ajoute : « Il me semble qu’il n’y a pas de plus grande question. »
Sans doute… En vérité, ce type d’écrit pose toute la question de l’innocence et
de l’énigme envoûtante qu’elle véhicule. Et, de la même manière que j’avais été
terrifié à l’idée qu’Olivette perde son innocence en priant dans le même temps
qu’elle grandisse et la perde, je me demande si Amélie doit un jour vraiment
apprendre à écrire… (Je ne sors décidément pas du Japon : aujourd’hui, nous
avons reçu un chèque d’Ai Kitahara en paiement de ma traduction accompagné d’une
carte postale en japonais portant une « peinture » de deux insectes : un criquet
et un perce-oreille.)
9 mai 2003