Table de la dining-room, tandis qu’Éléonore regarde la télé (le peu que j’ai vu des programmes anglais m’a affligé). Elle avait dit lunch-time, nous sommes partis en milieu d’après-midi : charity-shops (les mêmes, et d’autres qu’elle n’avait pu faire hier – dans l’un, j’ai trouvé un Nabokov complètement inconnu : Pnin), pour aboutir (c’était le but initial, et le seul, de la sortie) au Raffi’s Curry où elle devait acheter des ingrédients pour Doris (il paraît que des Londoniens viennent s’y approvisionner). Sur la route, je lui avais suggéré que nous sortions au soir. « Yes. Where ? » « I don’t know. » Mais elle tenait aussi à tout nettoyer avant le départ demain matin. Elle avait commencé en fin de matinée, je l’avais aidée, puis s’était arrêtée pour se mettre à son ordinateur, tandis que je l’attendais pour partir (lunch-time, n’est-ce pas ?). Elle s’y est remis à notre retour de Sudbury et alors qu’il était question que nous sortions. Finalement, j’ai choisi The Bull à Long Melford, après nous verrions. Nous n’avons rien vu d’autre car nous y sommes restés pour manger (carte riche et à prix modérés) après a half a Guinness pour moi (qui m’est montée presqu’immédiatement à la tête) et a half dry cider pour elle (qui lui a mis le visage en feu – je pense que l’âge est définitivement là, pour elle comme pour moi – j’avais déjà employé cette formule à plusieurs reprises il y a une dizaine d’années, l’âge était déjà là ; mais, à la réflexion, l’âge est toujours là). J’ai pris un cod & chips (with mushy pees), elle a half cooked lamb shoulder. Nous nous sommes régalés… Nous sommes rentrés tôt. Plutôt que de poursuivre son nettoyage, elle regarde la télé…

 

3 janvier 2020