En passant en revue le contenu de mon sac, je tombe sur le Mallarmé. Je l’ouvre pour un ultime survol avant le classement, tombe sur ces pages intitulées : Hérésies artistiques. L’art pour tous, dont il se moque, idée contre laquelle il s’insurge, à juste titre, où il dit, très justement, que tout art enseigné – et c’est de la foule qu’il parle – sera, comme tout ce qui est enseigné à plusieurs, abaissée au rang d’une science, où je relève – et voilà qui devrait faire plaisir à Gadras : « L’homme peut être démocrate, l’artiste se dédouble et doit rester aristocrate. » Et puis, p. 138, la conclusion : « L’éducation se fait dans le peuple, de grandes doctrines vont se répandre. Faites que s’il y a une vulgarisation, ce soit celle du bon, non celle de l’art, et que vos efforts n’aboutissent pas […] à cette chose, grotesque si elle n’était triste pour l’artiste de race, le poète ouvrier. Que les masses lisent la morale, mais de grâce ne leur donnez pas notre poésie à gâter. »

24 septembre 1997