Cette nuit, avant de me coucher, j’en ai achevé les dix dernières pages. Ce texte me laisse dans une grande perplexité, ne m’inspire rien de particulier, me fait me demander ce que cela signifie, ce qu’il veut dire, où il veut en venir ; il me laisse coi si je considère les livres qui allaient suivre et s’en détachent tant, texte qui s’accorde si peu à l’image que Modiano donne de lui, image de l’écriture qui allait suivre et de l’homme tel qu’il se montre, tel qu’il est connu. Il (le texte) me ferait plutôt penser à une sorte de fermeture, de clôture, de conclusion à une œuvre (la sienne, en l’occurrence) qu’à un premier texte publié, une sorte de clin d’œil avant de s’échapper. Je me demande vraiment ce qui m’a poussé à aller jusqu’au bout ; pas la curiosité puisque tout était dit dès les premières pages et que j’étais assuré de n’y pas trouver la moindre surprise. Serait-ce une certaine conscience de lecteur (que je n’ai pourtant plus depuis bien longtemps) ? ou alors un besoin de fidélité à quelqu’un que j’ai abandonné depuis bien longtemps ?… Sur le marque-pages, cette unique formule : « exercice de genre », plutôt que de style, en effet… Ça a paru en 1968 (avant ou après ?). Modiano avait vingt-trois ans… Le marque-pages, le même, sert à présent à un autre livre que j’ai aussitôt entamé après

 

13 mai 2002