Dès les premières pages (du premier chapitre, biographique, rédigé par un certain Antoine Adam), je prends des notes sur mon marque-pages. Laure Heymann – la fameuse Odette – avait été la maîtresse de l'oncle Weil, situation identique à celle qui apparaît dans Swann (la dame en rose) ; Laure Heymann est donc tout de même un tout petit peu Odette... Page 18, l'auteur mentionne les amitiés nombreuses et passionnées de Proust dès l'adolescence ; et il conclut : « Mais avons-nous le droit d'imaginer autre chose ? » À ce moment précis, je me posais de nouveau la question du silence sur son homosexualité dans les ouvrages critiques (du moins, à ma connaissance) ; mais aussitôt après, l'auteur se rattrape en déclarant que finalement, et contre le gré de Proust lui-même qui n'aurait vu dans le plaisir que du vice, Proust a succombé ; et il conclut (page 19) : « Il sait qu'une affreuse passion s'est installée en lui et qu'il ne lui sera pas possible d'en guérir. » Affreuse passion ? Je continue...