Pas d’Amélie chez Ring, mais un Modiano, La petite Bijou (Folio, Chirico en couverture). Depuis combien d’années ai-je « définitivement » abandonné Modiano après qu’il a cessé de m’intriguer ? Dès les premières pages, je ne le reconnais pas et me fais cette réflexion que c’est pauvre, trop pauvre pour un auteur qui a plus de vingt livres derrière lui et a dépassé la cinquantaine. J’ai même l’impression que ça s’est appauvri, ou, pour être plus exact, que la sobriété et l’épure ont cédé le pas à la pauvreté... Quelques pages plus loin, il y a une scène avec une dame dans une cabine téléphonique. La description de chacun de ses gestes est précise, simple et précise, et je m’étonne encore que de telles descriptions soient si fortes. Il y a une force dans ce type de description qui pourtant a davantage à voir avec l’image qu’avec l’écrit. (C’est sans doute pour cela que ces scènes sont fortes : parce que c’est de l’image…) Il écrit toujours « savoir plus ». Ça banalise tout à coup le texte, alors que « davantage » le rehausserait…

 

23 mars 2004