Je n’ai pas parlé du courrier de ce matin : dans une même enveloppe, quatre fascicules, un livre, et une carte d’une certaine Marie Morel qui nous informe, Éléonore et moi, qu’un abonnement nous avait été offert par une certaine Clémentine et un certain Pamplemousse… Elle est rédigée au feutre rose et bleu et on pourrait presque penser que c’est de la main même de Clémentine (du reste, elles ont une certaine ressemblance physique – elle apparaît sur l’un des livres). Marie Morel publie une « minuscule revue d’art qui paraît de temps en temps », chaque numéro est consacré à un « artiste actuel » (le terme « artiste » pris, d’après ce que j’ai reçu et vu dans le livre qui retrace l’histoire de cette revue, dans un sens très large). Le format est identique à celui de « Vingt grammes », le nombre de pages identique. La ressemblance s’arrête là, encore que je puisse la considérer comme une sorte de consœur dans la mesure où elle a commencé de la même manière : quelques exemplaires destinés à des amis qu’elle confectionnait entièrement. La différence, outre le fait qu’elle n’est pas autrice, est qu’il s’agit effectivement d’une revue et que les n° 141 et 142 qu’elle m’a envoyés sortent de l’imprimerie et sont tirés à deux mille cinq cent exemplaires. Comment est-elle parvenue à atteindre ce tirage, même en y consacrant tout son temps ? C’est en couleurs, agrafé, de très belle facture et j’ai relevé dans le catalogue quelques noms de renom, Butor, Lascaud, Cueco, Juliet (elle a réussi à le sortir de sa tanière ?). Chaque numéro est accompagné d’un fascicule « Les petits mots », sorte d’agenda culturel. Le livre s’intitule Histoire d’une petite revue d’art. J’ai oublié le titre « Regard » (j’aurais peut-être tenté Regart)…
13 octobre 2018