Ce midi, j’ai achevé Livret de famille, la dernière « nouvelle ». Le voit-il comme des nouvelles ? Je n’y aurais pas pensé si Sosthène ne l’avait pas dit : recueil de nouvelles. Il n’empêche. C’est tout de même une étrange chose que ce livre (dont je n’ai, évidemment, pas le moindre souvenir). C’est extrêmement inégal ; de belles choses d’autres à la limite de la fumisterie. Et puis, il n’écrit pas très bien, dans le fond. Ce mélange de classicisme (imparfaits du subjonctifs à la pelle) et « modernité » (la rupture de phrase ; j’ai parfois l’impression de lire un article de journal) est agaçant et souvent rebutant. Il reste le ton, le ton Modiano, unique, et qui me touche, même si son rapport à la nostalgie (et au passé empreint de nostalgie) m’est étranger et, souvent, m’horripile. Il semble être en suspension dans un temps indéfini entre passé et présent avec la tentation permanente de basculer dans le premier pour y mourir. Il n’est pas au présent et ne serait-ce que pour cela, il devrait m’agacer. (Hier, Gonzague me parlait de l’âme d’enfant, des comptines, des souvenirs ; je lui ai dit que je ne savais rien de mon enfance, que ça m’était étranger, ne me touchait en rien).

 

25 mai 2013