Je suis au 27 mai, je me lève pour aller aux toilettes, vais au rez-de-chaussée, dépose dans la buanderie le reste du fil qui m’a servi à réparer le siège d’osier de la boutique d’Éléonore que j’ai brisé avant-hier, je m’assois quelques minutes dans le siège à rayures en plein soleil, remonte, m’assois face à l’écran, pense à ma prochaine cigarette, pense que je pourrais faire de la saisie en l’attendant, vais chercher le cahier, le pose à côté de moi, pense au « Muriel est un film cubique » de l’entretien en bonus de Muriel (ou était-ce cubiste ?), je souris, la formule me plaît et me donne envie de le revoir alors que je ne l’avais pas particulièrement apprécié (un peu daté, presque convenu aujourd’hui avec la musique de Henze), je me remets au 27 mai, ne pense plus au cahier, mais l’image de la cour au soleil me revient et avec elle l’idée d’aller y poursuivre Livret de famille plutôt que de m’échiner à faire Mai dans l’ombre du grenier, et je me lève, agrippe Livret de famille, l’ouvre et commence à lire debout contre le bureau, puis, au bout de deux paragraphes, le repose, et m’assois ici pour écrire…
5 mai 2013