Ça a dû correspondre y a-t-il un lien ? oui, certainement à ma (première) période musicale, c'est-à-dire ma rencontre avec Lothar et Théobald et la formation du premier groupe, et la foi absolue en la musique plus précisément le rock et ses avatars, c'est-à-dire, à l'époque, toute musique contestataire (explicitement ou non) comme moyen d'accession à une sorte de plénitude existentielle (s'y ajoute une réaction contre toute musique qui ne soit pas spécifiquement contemporaine, c'est-à-dire actuelle). Pas moins... Ça a duré quelques années, vraisemblablement entre ma dix-septième et vingt-cinquième année. Puis, un jour et je serai incapable de dire ce qui a déclenché le processus inverse , je me suis rendu compte de mon erreur, de cette aberration totale dans laquelle je me complaisais suffisant, arrogant et prétentieux , de cette espèce de marasme intellectuel et de misère cérébrale dans laquelle je végétais, marinais (cornichon dans son jus). En un mot : je me fourvoyais. Comment penser que l'on puisse exister sans l'influence de l'autre ? comment penser même que cette influence n'existe pas ? Ça a été le déclic, une sorte de révélation, et, réaction inverse, contraire, je me suis jeté sur tout ce qui avait forme de livre et ai commencé à vraiment, réellement, lire... Parmi ces premiers livres, il y avait Miller... (Mais à la réflexion, je me demande si ce n'est pas lui qui est à l'origine de ce renversement, livre de lui que j'aurais eu entre les mains par hasard ou prêté...)
19 juillet 1997