p. 93 :
« Tous les écrivains développent une sorte de mythologie. J'ai simplement appliqué cette mythologie personnelle à mes souvenirs d'enfance. » (voir The Kindness of Women, l'argument est semblable). Au sujet de Crash et de La Foire aux atrocités (autrement appelé et traduit Le Salon des horreurs) : ils « étaient des fictions très subjectives, où le lecteur était invité à pénétrer un univers aliéné, en tout cas bien proche de la folie. Là, pas de monde extérieur. Le personnage central intériorise, si je puis dire, la réalité extérieure, au point que cette dernière devient un prolongement de son propre psychisme. Il contrôle le temps, un peu à la manière des malades mentaux, des psychotiques qui vivent dans une temporalité entièrement subjective. D'où la nécessité d'adapter la technique narrative aux structures psychologiques du personnage. C'est très différent quand vous traitez de faits historiques dont l'ordre et la signification s'imposent cette fois au personnage. »
 

p. 94 :
« Le roman agrandit la vision, il s'agit d'une vérité hypertrophiée. Les obsessions, les fantasmes sont à peu près l'unique élément dont nous soyons sûrs. Nos inventions sont les seules réalités qui nous restent. » Mais de quel roman s'agit-il, je veux dire de quel type de roman ? qu'entend-il par roman ? parle-t-il d'Empire du soleil ou du roman en général ? (le contexte laisse la place au doute). Quoi qu'il en soit, un Anglais n'a pas la même conception du « roman » qu'un Français. À voir...

27 octobre 1997