« La bêtise consubstantielle au Japon moderne est que nous n’avons rien su apprendre de nos échanges avec les autres peuples d’Asie. L’échec de l’élevage ovin au Japon provient de ce que nous avons tout ramené au seul critère de l’autonomie d’approvisionnement en laine et en viande. Il nous manque une pensée de la vie quotidienne. On veut s’approprier au meilleur prix des résultats sans tenir compte de la durée. C’est partout pareil. Autrement dit, nous n’avons pas les pieds sur terre. Pas étonnant qu’on ait perdu la guerre. » De là m’est venue l’image de l’inconscience atteignant tout un peuple, qui l’aurait fait se précipiter la tête la première dans une frénésie de modernité, sans le moindre calcul, la moindre précaution ; un peuple et une culture à qui la modernité ne siérait pas, modernité qui serait même à l’opposé de sa nature et, un jour, la précipitera à terre. (Et qu’entend-il par « s’approprier » ?...)