Je suis enfin allé imprimer SEL, y ai passé une heure et demi, dans la touffeur et le vacarme de la boutique. J’attendais avec anxiété le moment de découvrir si oui ou non ce serait imprimé sans décalage comme si je ne savais pas qu’il y en aurait forcément un. Il y en a un et j’imaginais déjà la réaction d’Innocent là-bas, dans sa paillote africaine. J’ai tâché comme j’ai pu de me faire une raison, en me promettant, aussitôt rentré, de vérifier dans les précédents livres. Je suis ensuite allé chez Ben Hif pour le contrôle de ma vue. Il suce toujours ses bonbons et a toujours l’air d’être entre je-m’en-foutisme complet et un professionnalisme à toute épreuve. En résumé, il me conseille de porter des verres progressifs (ma vue au loin s’amenuise). Il faisait magnifique, les rues de Lys brillaient et je me suis installé à la terrasse du Beffroi en face de l’opéra avec Murakami. J’avais lu une nouvelle à la boutique, en avait entamé une autre dans la salle d’attente ; je l’ai achevée avec un café et une cigarette, puis en ai avalé une autre. Avalé est le terme, sans que je comprenne vraiment d’où provient l’attraction d’autant que c’est toujours aussi mal écrit (Corinne Atlan assure la traduction, elle qui s’évertue toujours à se mettre sur la véranda et à s’asseoir dans une chaise). J’ai pensé que le meilleur terme qui puisse convenir à Murakami est celui de charme dans tous ses sens… En Allemagne, au cours d’une conversation à son sujet et la traduction de ses livres, Léo avait dit qu’en général on trouvait les thèmes de ses romans dans ses nouvelles et que certaines d’entre elles étaient même le début de certains de ses romans. J’avais acquiescé tout en me demandant d’où il sortait ça, je ne l’avais jamais remarqué. La première nouvelle de L’éléphant s’intitule « L’oiseau à ressort » et c’est effectivement le début du roman. Pour les autres, celles lues ensuite et celles de ses autres recueils, je n’ai pas le souvenir de thèmes de ses romans…

 

14 août 2009