Coucher minuit, matelas incertain et l’un des pieds du lit qui s’est rompu ce matin du côté d’Éléonore (du côté de chez Éléonore). Soleil, mais vent, je fume (sans cendrier pour y poser ma cigarette). Coup de main aux enfants pour l’installation de leur boutique, livres du « swap shop ». Tashi y est inscrit – je n’ai pas bien compris comment ça fonctionne, mais c’est un système de troc. Un lot de livres nous attendait hier à notre arrivée, il en a rapporté un autre ce midi. Je les passe en revue, les survole, Rien ne se perd, par exemple, d’une certaine Cloé Mehdi, prix étudiant du polar 2016 (quel âge avait-elle ?). Je note p. 8 : « Elle scotche à l’aide d’un sparadrap. » Elle sparadrape, en somme… Ou, page 9 : « Des tas de petits bouts de colère accumulés au fil de ces années à chercher le mince équilibre entre la déontologie, l’humanité, l’amertume et la difficulté du métier. » Le narrateur a onze ans…
22 mai 2024