326 « nous sommes nous-mêmes la nature »
De même, ambiguïté, qui naîtrait de sa
difficulté à exprimer clairement une vision,
une intuition visant tout à la fois à garder à soi la nature et à la rejeter.
« Malgré tous nos efforts pour retenir la beauté
de la nature, nous ne parvenons pas à l'arrêter, et ceci parce que nous sommes
nous-mêmes la nature et que nous aspirons à partir dès que possible, à
transformer le monde que nous voyons. La nature ne veut pas de la beauté
éternelle, c'est pourquoi elle change de formes et dégage de ce qu'elle a créé
des choses sans cesse nouvelles. »
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« Nous ne pouvons vaincre la nature, car l'homme
est la nature : je ne veux pas la vaincre, je veux un nouvel épanouissement ; ce
que je veux, c'est la négation de ce qui nous précède, et comme l'art est une
des parties du tout formé par la civilisation des instruments de la nature, il
doit abjurer tout ce qui appartient au passé sous peine de ne pouvoir suivre les
déductions créatrices en marche. L'art doit pousser avec la tige de l'organisme,
car sa mission est d'embellir la tige, de lui donner sa forme, de participer à
la rationalité de sa destination. »
Manifeste pour une nouvelle vie, un nouvel
homme. Une vie, un homme qui soient en correspondance, en harmonie avec le monde
nouveau qui doit les accomplir : celui du fer, de l'électricité, de la machine.
Table rase donc du passé, l'art se devant d'être le premier instrument de cette
destruction. Radicalisme qui me gêne même si je loue l’intention…