Son véritable père, sans doute. C'est le début des années soixante. Le narrateur a dix-huit ans. Ses parents sont divorcés, son père vit avec une autre femme, le narrateur avec sa mère dans le même immeuble. Sa mère lui demande d’aller voir son père pour réclamer sa pension. Son père lui claque la porte au nez et sa compagne appelle la police. Père et fils sont embarqués au commissariat :

« Les gardiens de la paix nous ont dirigés vers le bureau du commissaire. Mon père lui a expliqué, d’une voix sèche, que j’étais un “ voyou ”, qui venait faire “ du scandale chez lui ” depuis l’âge de dix-sept ans. Le commissaire m’a déclaré que “ la prochaine fois, il me garderait ici ” – sur le ton avec lequel on parle à un délinquant. J’ai bien senti que mon père n’aurait pas levé le petit doigt si ce commissaire avait exécuté sa menace et m’avait envoyé au Dépôt. »

J’ai immédiatement pensé aux 400 coups de Truffaut où la police et les parents ont la même attitude vis-à-vis des enfants et dont je n’étais pas parvenu à croire à la véracité : cela m’avait semblé tout simplement invraisemblable...