« By imagination man compensates himself for his failure to get a complete satisfaction from life. Eternal necessity forces him to renounce the gratification of many of his most radical instincts, but renunciation comes hardly to man; and balked of his desire for honour, power, love, he cheats himself by the exercise of fantasy. He turns away from reality to an artificial paradise in which he can satisfy his desires without let or hindrance. Then in his vanity he ascribes to this mental process a singular value. The exercise of the imagination seems to him the sublimest activity of man. And yet to imagine is to fail; for it is the acknowledgement of defeat in the encounter with reality. »

 

« Par l’imagination, l’homme compense son incapacité à tirer une totale satisfaction de la vie. La nécessité, de toute éternité, le force à renoncer à la gratification de nombre de ses plus radicaux instincts, mais la renonciation n’est pas de nature humaine ; et son désir d’honneur, de pouvoir, d’amour étant contrarié, il se ment à lui-même par la pratique de l’imaginaire. Il se détourne de la réalité pour entrer dans un paradis artificiel qui lui permettra en toute liberté de satisfaire à tous ses désirs. Alors, dans sa vanité, il attribue à ce processus mental une singulière valeur. La pratique de l’imagination lui semble être la plus sublime des activités humaines. Et pourtant, imaginer, c’est faillir ; car c’est le constat de sa défaite dans sa rencontre avec la réalité. »