« Une cour martiale qui, à l'origine, dans les cas de procès immédiats menés lors d'opérations militaires, se tenait autour d'un tambour retourné. Bien que Vere, comme il apparaît plus tard, eût préféré soumettre le cas à son amiral, “ le sentiment de l'urgence de l'affaire ” a prévalu contre lui  ; et “ pensant ainsi, il fut heureux que ce ne fût pas aller contre l'usage de soumettre l'affaire à une cour sommaire composée de ses propres officiers. ” Hayford et Sealts, pourtant, disent bien que, selon la réglementation de la marine britannique en vigueur à cette époque, le procès était en trois points illégal [...]. Premièrement, la punition qu'un capitaine pouvait infliger à un marin ne devait pas excéder “ douze coups de fouet appliqués sur dos nu à l'aide d'un chat-à-neuf-queues ” ; toute punition plus importante exigeait la cour martiale ; mais un capitaine ne pouvait convoquer une cour martiale sans la permission de son commandant. Deuxièmement, une cour martiale navale régulière ne pouvait être composée que de commandants et de capitaines. Troisièmement, une sentence de mort prononcée pour crimes autres que celui de la mutinerie ne pouvait être exécutée “ avant que le rapport de la séance de ladite cour soit fait aux représentants de la couronne de l'amirauté ou au commandant de la flotte ou de l'escadron dans lequel la sentence avait été passée, et à cet égard, leur ou sa direction devait leur ou lui être confiée ”. »

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