J’ai passé une partie de la soirée à somnoler au salon. Puis Éléonore a allumé la télé, j’ai regardé avec elle un film animalier aux effets étonnants (j’y ai retrouvé l’un des écureuils japonais de l’autre soir – celui qui est capable de stocker six glands dans sa bouche). Elle est montée, je suis resté à la même place avec la dernière demi-heure de Mado (je n’en avais pas le moindre souvenir) et un documentaire assez réussi sur Romy Schneider (j’étais persuadé qu’elle s’était suicidée à l’aide d’un fusil alors qu’elle est morte d’un arrêt cardiaque). Je me sentais assez bien, je ne voulais pas encore aller au lit, j’en avais assez de la télé et m’a pris l’envie de lire. J’avais essayé au matin, mais sans succès (même le journal). Comme je ne parvenais pas à poursuivre Exley dans mon état, j’ai décidé d’entamer du neuf, et de préférence un texte qui ne me demande pas beaucoup d’efforts de concentration. Sur mon second bureau reposent encore quelques livres à ranger dans la souffrance ; parmi eux, Le périple de Baldassare. C’est lui que j’ai entamé avec une énième cigarette. Puis il s’est fait tard, et il fallait bien me résoudre à aller au lit ; j’ai continué à y lire, jusqu’au moment de me décider à éteindre ; comment allait se passer cette nuit ? Je me suis couché en chien de fusil, le dos calé avec un oreiller. Un peu plus tard, un cauchemar m’a réveillé (un homme se collait contre mon dos, les mains agrippées à mon ventre ; en ouvrant les yeux, j’avais encore la sensation de son corps contre le mien : il s’agissait de l’oreiller). À ce moment-là, la douleur s’est réveillée, puis calmée. Je me suis de nouveau recroquevillé et endormi. Il me semble ensuite que la douleur m’a réveillé, mais je n’en suis plus sûr. Elle était au genou, vive, mais loin d’avoir l'intensité des dernières nuits. Je suis descendu. J’avais toujours des élancements dans le genou et le tibia, mais aussi dans les lombes. Après le petit déjeuner, je me suis installé dans mon fauteuil pour poursuivre Baldassare.
21 avril 2014