Alors, m'étais-je dit, tentons l'expérience inverse : choisir un sujet de réflexion, n'importe lequel – tous les sujets de réflexion se valent –, et se donner pour règle de ne pas absorber la moindre once de fumée, quitte à y passer des années. Serais-je capable de cela qui, pour l'heure, au moment où je trace ces mots, au moment où je viens d'achever cette cigarette, prend le nom d'exploit... (Malraux décortique l'art, met sur le papier la somme de ses sensations et de ses réflexions ; moi, je suis face à la cathédrale de Strasbourg, je suis empli de sensations et de réflexions et lorsque je prends le crayon pour en parler, pour les rapporter, j'écris : c'est magnifique. Voilà pour l'heure, de quoi je suis capable...)

4 août 1998