Je viens d’achever De l’amour et autres démons. Très belle et triste histoire d’amour au sein de la possession, l’amour comme œuvre du malin… J’en avais lu quelques pages ce midi, au soleil du jardin, en fumant ma première cigarette et avant de partir pour Lys rejoindre Éléonore au Centre d’art pour le finissage de l’expo de Wilfried. Je l’avais déposé à regret, il me fallait partir. Je n’ai pu le reprendre pour l’achever qu’en entrant dans la chambre il y a une demi-heure. Éléonore, comme à l’accoutumée à cette heure, était déjà au lit et lisait. Je jette toujours un œil au passage sur la couverture de sa lecture ; j’ai eu la surprise de découvrir que cette couverture était strictement identique à celle que j’avais ; j’ai même eu le réflexe de vérifier si, par je ne sais quel prestige, celle que j’avais en mains ne s’était pas transformée pour aller habiter les siennes. Mais non, il s’agit d’un autre exemplaire du même, au Livre de Poche, qu’elle venait d’entamer, issu de sa propre bibliothèque. Nous avons échangé un regard, elle a souri, je me suis étendu à ses côtés et ai achevé l’histoire singulière et envoûtante de Sierva Maria et sa chevelure de vingt-deux mètres de long…

 

2 juin 2002