Nous sommes tous allés aux puces de Wellcath (sauf Samuel qui déteste ça), puis à la villa Cavrois après un passage-éclair à la foire aux livres (j’y en ai acheté une dizaine). Cavrois, monstrueuse, inhumaine, austère (mais c’est de l’art déco pur), glacée, presque clinique, magnifique. Je ne suis pas sûr que j’aimerais y habiter, principalement à cause des couloirs qui font songer à ceux d’un hôpital (au premier) ou d’un hôtel (encore qu’ils soient plus chaleureux). C’est immense, parfois prétentieux (la salle de bain des parents, par exemple), toujours strict, et j’imagine bien les Cavrois à l’image du lieu conçu pour eux et où ils habitaient (voir les croix au mur dans les chambres des enfants – de jeune homme, de jeunes filles – sur les photos d’époque) ; je les vois mal en joyeux drilles. La moitié est à peu près meublée comme à l’origine (mais qu’est-ce qui est authentique, exactement, encore qu’il puisse s’agir du véritable mobilier puisqu’à la mort de madame – elle habitait seul un tel endroit ? (non, je viens de lire sur le réseau qu’après guerre, elle avait été revue pour accueillir plusieurs familles – mais qui ?) –, le mobilier a été emporté avant que la demeure soit abandonnée, puis livrée aux vandales (une pièce laissée en l’état atteste). Annabelle l’avait visitée en août, c’était vide. Il manque aussi une bonne partie du terrain, parcellé à une époque, et la maison est disproportionnée par rapport à ce qui reste du jardin… Il y avait du monde, mais moins que je ne le craignais, c’était supportable. Je suis tombé sur Ouille, du Cercle ; il remplissait une page du livre d’or pour dénoncer la verbalisation des voitures garées dans la rue ; en effet, des flics collaient des prunes à notre arrivée et rien n’indiquait que le stationnement ait été interdit (je connais le quartier, nous nous sommes garés à cinq cents mètres dans une rue privée pour rejoindre la villa par une large allée arborée, elle-même privée – agréable endroit, tout de même). Quand bien même : ça ne désemplit pas, il n’y a pas de parking (et nul endroit pour en créer un à cinq cent mètres à la ronde dans ce quartier hautement résidentiel – les voisins ne doivent pas être contents) et il faut bien que les visiteurs se garent quelque part… (Éléonore et moi nous sommes amusés à n’avoir pas d’enfants et à y déambuler seuls comme au temps de notre rencontre…)
25 octobre 2015