Tiens, La Varende… J’avais prélevé au préalable Borghese, puis Bellow (j’avais parcouru quelques pages de chacun), et, je ne sais comment encore, le nom de La Varende m’a traversé l’esprit. Pourquoi à ce moment-là ? Pourquoi lui à ce moment-là, pourquoi lui depuis toujours, lui auquel je me suis attaché il y a des années, attachement dont je ne saisis pas encore la nature ? Des princes, des monarques, des comtesses, des aristocrates de la terre et de la guerre, la Normandie pour ferment à tous ces êtres dont La Varende s’est échiné et plu à relater l’histoire toute sa vie (pas sûr). Je sais que c’est le style qui, dès le départ, avant tout autre considération, m’avait accroché, espèce de préciosité cavalière, et puis, peut-être aussi, son opiniâtreté, son entêtement plutôt, à ne pas se détacher de sa chère terre normande, son petit lopin dont il racontera la progression du moindre bout d’herbe. J’en ai lu tant et plus, jusqu’à ce que le hasard des lectures fasse que je l’oublie, le mette de côté. Cela fait des années que je n’en ai pas ouvert un, et puis là, tout à coup, son nom me traverse et fait que ma main aille à cet endroit de la souffrance où quelques exemplaires attendent. Parmi eux, celui-ci, un exemplaire de 1956 chez Plon avec quatre photographies hors-texte, deux de l’intéressé (du moins de toiles qui le représentent : c’est en 1765), une de sa chambre, la dernière de celle de sa femme qui sans doute, la femme, est celle dont il sera question ici…

 

3 décembre 2002