Mon avis n'a pas changé : c'est remarquable, encore que j'avoue que j'ai décroché deux ou trois fois, ce pour diverses raisons ; la principale est le jeu sur le temps et une certaine confusion des personnages. Visions, rêves, réalités, tout est mêlé et mobile. Passé et présent de même. Bref, c'est parfois déroutant, déroute favorisée encore par le style, relativement complexe, et par la réduction au minium de l'intrigue. Mais ça ne gêne en rien la lecture et le plaisir, d'autant que c'est d'une fluidité étonnante... Je lis dans le Petit Robert que Virginia Woolf a été fortement imprégnée de Joyce et de Proust. C'est vrai qu'il y a quelque chose de Proust dans la phrase ; peut-être aussi dans la réflexion sur le temps, comme l'indique Robert, mais un seul livre me paraît insuffisant pour pouvoir en juger. J'attends de lire les deux autres textes que je possède d'elle...

2 juin 1990 (dans une lettre à Marcel)