Nous étions chez Wim. Je parlais à Léo de ma
trouvaille, Der Maler de Le Gac rue St-Paul à Liège. Il
s’en est étonné ; il connaît la version originale française, Le
Peintre. Il était resté dans la voiture avec les autres livres. Je suis
allé le chercher pour le lui montrer, l’ai retrouvé en grande
conversation et, en attendant qu’il soit disponible, je me suis assis
près de l’aquarium de Rudolf pour le feuilleter. J’avais peine à en
comprendre le texte, mais j’en étais néanmoins très content,
d’autant que je l’avais eu pour une misère. Puis, pour une raison
ou une autre, je me suis levé et ai déambulé en continuant à le feuilleter. Wim
s’est approché de moi, y a jeté un œil, je le lui ai tendu. Il
l’a feuilleté avec un évident plaisir, mieux que cela, avec délectation :
il aimait Le Gac, il s’agissait de photographies et le texte était en
allemand. Au retour de la voiture, j’étais tombé sur Éléonore qui
m’avait dit qu’elle regrettait que nous n’ayons rien à offrir
à Wim et à Lena pour les remercier de leur hospitalité. « La prochaine
fois. Nous ne pouvions savoir que nous allions passer la nuit chez eux. » J’y
ai repensé en regardant Wim qui, page après page, compulsait le livre avec un
plaisir grandissant. « Do you like it ? » « Oh
yes ! It’s
wonderful ! » « So take it. It’s for you. As a
present. » Il a refusé, me l’a rendu. J’ai insisté et
plusieurs fois de suite il est allé d’une main à l’autre. « I
can’t take it. It’s too much! » « So I’m going to
sign it so you can’t refuse it. » Nous sommes passés dans son atelier où je le lui ai dédicacé, curieux
moment où j’étais penché au-dessus du livre alors qu’il prenait son
appareil pour fixer cette vue de ma main écrivant…
9 octobre 2002