Une courte
présentation de Jean-Marc Lévy-Leblond avant une série de onze photographies noir
et blanc, chacune d'elles présentant un travail. À chacun des travails est
attachée une présentation : descriptif, explicatif, de ces explicatifs chers à
la critique d'art qui, à mon sens, prennent dangereusement la voie du
justificatif. J'en ai lus trois, puis ai renoncé. Je n'en ai que faire : ils ne
me disent rien, n'apportent rien, n'éclairent en rien. C'est un point de vue,
voire une interprétation, qui au lieu de servir (si tant est qu'un explicatif
serve) embrume. Aussi, je ne m'attache qu'au travail seul, ici la photographie,
qui dessert. J'ai eu l'occasion de voir une exposition de Baudouin, en 1996.
J'avais dit que je n'en pensais rien. En vérité, ça m'avait à peine effleuré.
Mais, c'était en 1996, et cette année-là, à quoi pouvais-je bien m'intéresser
sinon à elle ? Quoi qu'il en soit, il faudrait que je revoie, ou
mieux : que je voie. Il n'empêche qu'il s'agit de l'une des choses les plus
singulières que je connaisse, et, quelle que soit mon opinion, je ne peux que
lui concéder l'humour. Je vois beaucoup d'humour dans ses suspensions, ses
« suspens » qu'il m'est impossible de regarder sans en entendre en même
temps la phonétique seconde qui est celle du rebondissement, de l'halètement,
de l'arrêt ; celle de la rétention narrative.
10 mars 2000