Je l’ai emporté avec l’intention de le faire entrer dans ma propre boutique. Il y avait bien Brigitte qui pouvait mériter que je le conserve, d’autant qu’y figurent deux photos d’elle que je ne connais pas et où elle est éblouissante, mais ce n’était pas suffisant. Que dit le texte exactement ? Je l’ai survolé au retour pour ne rien y trouver qui vaille la peine que je conserve une nouvelle fois un livre purement anecdotique alors que je m’efforce justement de les faire disparaître de ma bibliothèque. Je n’étais pourtant pas tout à fait décidé. En désespoir de cause, je l’ai de nouveau survolé et, nous y voilà, j'en ai entamé la lecture, le premier texte consacré à Jeanne Moreau... Il débute par la mention d’une interview télévisée, « interview-bombe », complètement improvisée et menée par un certain Jean Parinaud. Ça a passé dans Cinq colonnes à la une, ça a fait scandale, au point que ledit Parinaud a été gentiment démissionné suite aux lettres des téléspectateurs offusqués ; sans doute la « perfidie » que François Mauriac voit dans ses questions. L’interview est reproduite en intégralité. Je ne sais où se niche la perfidie et je ne vois pas bien ce qui a suscité tant de réactions à son ou leur encontre ; peut-être la franchise, peut-être la lucidité, peut-être l’intelligence ; peut-être la brillance de cet échange qu’une époque terne et emmitouflée ne pouvait comprendre et supporter. Toujours est-il que j’ai poursuivi la lecture de ce texte qui m’a décidé à conserver l’ouvrage. Mais vais-je le glisser à B ou M ?… C’est le premier livre que j’ai trouvé lors de ce beau dimanche ensoleillé et champêtre...
7 août 2005