« Le jeune japonais [sic] apprend qu’il y a des bornes invisibles ou tangibles à sa libre expansion : respect de l’autorité de l’État, respect de l’autorité du chef de famille, respect de la pensée des autres fondé sur la fragilité des opinions humaines, le sentiment du vrai dans tout faux et du faux dans toute vérité. Il apprend cette loi qui lui servira de rempart : “ Écoutes avec respect ce qu’enseignent les supérieurs, penses-en ce que tu voudras, mais garde-le pour toi, quant au reste agis comme il est dit dans les affaires publiques, comme il te plaît dans le reste des choses ”. Cela se verse dans un grand nombre de récipients aux formes différentes : doctrines religieuses, théories de l’État, morale, code de politesse mais aboutit toujours à la création du même fond de pensée : au-dessus de tout il y a le Japon et chacun en est une émanation. Cette vérité simple et unique domine la vie qui est faite de choses où tous les goûts sont également légitimes, respectables mais subordonnés à la notion de Japon puisqu’ils ne s’organisent pas en un système unique. C’est ainsi que s’expliquent à la fois l’extraordinaire sujétion à l’idéal japonais c’est-à-dire la soumission à l’ordre, le collectivisme si l’on veut, et l’étonnante liberté de pensée religieuse, philosophique, morale qui se manifeste dans tous les actes, le libre-arbitre, l’individualisme. »