« “ Celui-ci est l’ornement principal non seulement du salon mais de l’habitation tout entière. C’est une sorte de niche ou d’alcôve, surélevée par rapport au niveau du tatami et occupant l’angle que forme la véranda avec la paroi du fond. Le reste de celle-ci – le tiers ou la moitié – est équipée d’un ensemble d’étagères décoratives et de placards (tana ou tokowaki) tandis qu’un deuxième renfoncement (le shoin) s’ouvre directement sur la véranda, perpendiculairement au tokonoma. Ces trois éléments forment un tout imité de la cellule du moine zen et passé dans la résidence profane par l’intermédiaire du style « shoin ». Dans la résidence guerrière, ce parti révéla d’autres qualités. Unique paroi maçonnée du salon, le tokonoma en était le seul côté d’où une attaque-surprise était possible, aussi était-ce assis devant elle que le shogun ou les daimyos recevaient toujours leurs vassaux, et, aujourd’hui, l’hôte d’honneur y prend normalement place. Le tokonoma représente ainsi un endroit privilégié ; réalisé avec des matériaux coûteux (les enduits des parois, la planche qui en forme le sol, le pilier qui le sépare des étagères), il est devenu le centre esthétique de la maison. Le portrait du saint religieux ou la peinture édifiante qui l’ornaient sont remplacés par une peinture profane montée en kakemono (rouleau vertical) qu’on renouvelle au gré des saisons ou de l’hôte attendu et l’on dispose en avant un objet d’art ou un bouquet de style traditionnel. ” (Jacques Pezeu-Masabuau […]. Il faut aussi rappeler qu’à l’étage la partie au-dessus du tokonoma n’est pas utilisée et reste hors d’atteinte car c’est là que le contact avec le “ ciel ” s’effectue. »

Rouleau vertical me semble un peu sommaire et ambigu. Le kakemono
(la chose qui s’enroule) est une bande qui se déroule et est suspendue au mur...