Ça a duré quelque temps, vraisemblablement entre ma dix-septième et vingt-cinquième année. Puis, un jour – et je serais incapable de dire ce qui a déclenché le processus inverse –, je me suis rendu compte de mon erreur, de cette aberration totale dans laquelle je me complaisais – suffisant, arrogant et prétentieux –, de cette espèce de marasme intellectuel et de misère cérébrale dans laquelle je végétais, et marinais, cornichon dans son jus. En un mot : je me fourvoyais. « Comment penser que l’on puisse exister sans l’influence de l’autre ? comment penser même que cette influence n’existe pas ? » Ça a été le déclic, une sorte de révélation, et, réaction inverse, contraire, je me suis jeté sur tout ce qui avait forme de livre et ai commencé vraiment, réellement, là, à lire... Parmi les premiers, il y avait Miller...