Et, à un moment donné, je lui ai dit, et c’est parfaitement vrai (et, à ce moment précis, cela répondait à une sorte de jalousie, celle liée au fait qu’elle ait davantage de livres que moi, étrange réaction dont la nature et le fondement m’échappent totalement), que de toute manière je lisais davantage qu’elle, étant sous-entendu qu’il ne servait à rien d’accumuler si on ne lisait pas. Elle n’a pas répondu ; de toute manière, ça n’exigeait pas de réponse, et que pouvais-je attendre comme réponse à un tel propos né entier de cette étrange jalousie dont je suis incapable de me départir ? et, indépendamment de cette jalousie, quelle valeur peut-il avoir puisque je me trouve exactement dans la même situation ? à cette différence près que ses possibilités de plus en plus réduites de lecture ne changent rien à sa joie d’acheter et de posséder, tandis qu’à moi, elles me font peur