Mozart, encore et toujours, qui revient sous sa plume. Mozart comme une référence, un jalon, ou encore comme un sommet, comme une élévation unique, mais chez lui comme chez dautres aussi bien... Cette insistance grossière, apanage férocement tenu dune certaine tranche dorée de la Connaissance littérateurs en tête, et il faut entendre Sollers parler de musique, cest à en regretter d'entendre , à vouloir à toute force canoniser un compositeur qui à tout prendre nest jamais quun compositeur, vire au grotesque. Car cette fixation, qui prend parfois des accents de hargne (celle des enfants à qui lon veut retirer leur unique jouet), non empreinte de suffisance, ne peut être que lindice ou dune ignorance crasse, ou dune parade à légarement, ou dun bêlement timide et fortuit au sein du troupeau de prédilection. Et ça ne peut que faire rire [...] Un homme qui affirme que Mozart cest toute la musique, c'est-à-dire que la musique cest Mozart, est bien à plaindre, car la musique ce nest pas ; et il mest difficile de considérer sans frissonner toute une existence celle de Laporte, par exemple marquée dune telle signalisation. Quel gâchis…
15 octobre 1997