Laporte n'a pas compris... Étonnant que quelqu'un qui parle tant de musique, y soit tant attaché, y accorde une telle importance, soit tant englué dans un classicisme vulgaire, méconnaisse ou dénigre Varèse, Bartók, ou toute la musique contemporaine en général, musique de son époque, c'est-à-dire des formes qui seraient plus à même de correspondre à sa quête. J'ajoute : Laporte est un chercheur. Toute la musique jusqu'à la fin du XIXe siècle est une expression qui prend sa source et sa raison d'être dans l'inspiration. À partir de là, on se met à chercher, à poser, se poser la question de la musique. Pourquoi ne se rapproche-t-il pas de ceux qui, à mon sens, sont ses pairs ? Il interroge une musique qui n'a de véritable sens que sous sa forme écrite, une musique qui peut se passer d'être entendue. Il confond musique et son. Il réduit la musique au son ; ce serait louable et juste s'il ne se focalisait (par ignorance ou par choix ?) que sur une musique écrite. Bref, Laporte est un mélomane, c'est-à-dire un être dépourvu d'intérêt au regard de la musique. Quand on pense comme il pense, ce qu'il pense, quand on écrit ce qu'il écrit, on ne doit pas être mélomane, mais musicien (étant entendu que l'on peut être musicien sans connaître la musique ni la pratiquer : musicien est un état et non une fonction, un métier ; de la même manière qu'il ne suffit pas d'écrire pour être écrivain : un écrivain pense avant d'écrire et peut se passer d'écrire ; un musicien avant tout écoute et peut se passer de pratiquer). Laporte est anachronique. Sa quête, lorsqu'elle s'aide de la musique, aurait un sens, une cohésion s'il avait vécu en 1850. En 1960, elle a quelque chose qui confine au grotesque, au ridicule...